Salut l'Artiste !
Ce 12 novembre au matin, tu nous as fait un pied de nez, tu es allé voir Chagall ou Picasso ou encore Pavarotti ou Brel. Es-tu déjà sur les planches avec Germain Muller ou apprends-tu la trompette avec Louis Armstrong ?
Depuis ton départ, ce sont nos images d’enfance qui défilent, tes blagues, ton humour naïf au bon sens du terme. Tu as été un homme simple, un exemple de courage. Depuis trois ans, tu ne t’es pas plaint de ta maladie, acceptant toutes les contraintes, sans rechigner, et explosant de projets dans ta tête, explosant de mots, d’images, de visions d’avenir. Tu as ignoré ta maladie pour vivre et vivre encore.
Tu as su aller au-delà des apparences, acceptant l’autre tel qu’il était, sans juger, mais cherchant toujours ce que l’autre pouvait te donner en plus, t’apporter pour grandir, et tu as su donner et donner de toi, sans te fatiguer un seul instant.
Combien de frères se sont écrit « Je t’aime », combien se sont amusés à se surprendre par leurs côtés artistiques ?
Je te connais autrement que par ce que disent les amis, les copains fidèles qui t’entouraient, je me souviens que tu cherchais refuge près de moi, même adulte, lorsque nous regardions un film d’horreur, te réfugiant près du « grand frère », ce fut un moment rare. Mon frère, je t’aime à en crever et je sais que de là où tu es, tu continues à être proche, à regarder à travers ce prisme d’une autre dimension ce qui advient de moi, de nous. Tu es mon sang et moi le tien, tu es un autre côté de moi, moi un autre de toi.
J’ai du mal à trouver les mots justes, mais ils sont vrais.
Que Dieu te garde, que les anges te tutoient, te fassent plaisir, et toi, continue à raconter tes blagues, souvent vaseuses, mais qui portaient tellement ta marque de fabrique. J’aimerais tant t’entendre rire et faire rire.
RcW novembre 2007